Le Figaro, 15.06.2002

France-Allemagne

Enfants de divorcés: le dossier s'envenime

L'arrestation à Berlin du secrétaire général de l'association SOS Enlèvement d'enfants, le Français Maurice Elfeke, constitue un nouvel accroc dans l'épineux dossier des couples divorcés franco-allemands. Certains enfants sont en effet pris en otages en raison de jugements contradictoires émis par les juridictions des deux pays.

Au ministère de la Justice français, on estime que l'arrestation de Maurice Elfeke, lui-même en conflit avec son ex-femme, risque de ralentir les travaux pourtant "bien avancés" de la mission d'aide à la médiation internationale pour des dizaines de familles déchirées.

Le secrétaire général de SOS Enlèvement d'enfants a été arrêté mercredi dans le cadre d'un litige avec son ex-épouse allemande qui lui refuse de voir ses enfants. Un droit de visite lui avait pourtant été accordé par les tribunaux français. Alors qu'il s'apprêtait à rencontrer un membre du ministère de la Justice allemand, il a été interpellé, accusé d'être entré par effraction dans l'appartement de son ex-femme et de lui avoir subtilisé différents documents. La justice allemande le soupçonne également d'avoir endommagé la pelouse de la maison de son ex-belle-mère en l'aspergeant de désherbant, provoquant des dégâts estimés à 20 450 euros. Il avait déjà été placé en détention pendant un mois en 2001 pour cette même affaire.

Cette arrestation survient alors que la France reproche depuis plusieurs mois à l'Allemagne de freiner des quatre fers sur le dossier des gardes d'enfants dans les divorces franco-allemands, accusant la classe politique outre-Rhin de ne pas vouloir assouplir son droit de la famille et les magistrats de favoriser leurs ressortissants au détriment des parents français. 

"On ne peut pas dissocier les faits reprochés à Maurice Elfeke du problème de ses enfants, qu'il n'a toujours pas revus malgré ses demandes réiterés. Il y a des dossiers sur lesquels la justice allemande a pu lâcher du lest mais sur celui-ci elle se bloque de manière inadmissible", estime le député français (DL), Pierre Cardo. Ce membre de la commission parlementaire franco-allemande de médiation pour les enlèvements d'enfants a aussitôt demandé "la remise en liberté immédiate et sans condition de Maurice Elfeke".

M.-E. P
 

Übersetzung „Le Figaro“ 15.06.2002

Frankreich-Deutschland

Scheidungskinder: Die Angelegenheit wird giftiger

Die Verhaftung in Berlin des Generalsekretärs des Vereins S.O.S. Kindesentführung“, des Franzosen Maurice Elfeke, bildet ein neues Hindernis in dem verzwickten Thema der französisch-deutschen Scheidungen.

Gewisse Kinder werden in der Tat als Geisel genommen wegen gegensätzlicher Entscheidungen, die von den Gerichten der beiden Länder getroffen werden. Im französischen Justizministerium denkt man, dass die Verhaftung von Maurice Elfeke, selbst im Konflikt mit seiner Ex-Frau, die bereits „gut fortgeschrittene“ Arbeit der internationalen Vermittlungshilfe-Mission für –zig zerrissene Familien bremsen kann.

Der Generalsekretär von „S.O.S. Kindesentführung“ wurde Mittwoch verhaftet im Zusammenhang mit dem Rechtsstreit mit seiner deutschen Ex-Ehefrau, die sich weigert, ihn seine Kinder sehen zu lassen. Ein Besuchsrecht hatte er bereits von den französischen Gerichten erhalten. Als er sich vorbereitete, mit einem Mitarbeiter des deutschen Justizministeriums zusammenzutreffen, wurde er von der deutschen Polizei festgenommen, beschuldigt, in die Wohnung seiner Ex-Frau eingebrochen zu sein und verschiedene Unterlagen entwendet zu haben. Die deutsche Justiz verdächtigt ihn auch, den Rasen des Hauses seiner Schwiegermutter mit Unkrautvernichtungsmittel beschädigt zu haben, so dass ein Sachschaden in Höhe von ca. 20 450 Euro entstand. Er war schon 2001 einen Monat lang wegen des gleichen Tatvorwurfs inhaftiert worden.

Diese Inhaftierung geschieht, während Frankreich Deutschland seit einigen Monaten vorwirft, die Frage des Aufenthaltsbestimmungsrechts für Kinder bei französisch-deutschen Scheidungen vollständig auszubremsen, die deutsche politische Klasse anklagend, ihr Familienrecht nicht anzupassen und die Richter, ihre Staatsangehörigen zum Nachteil der französischen Eltern zu bevorzugen.

„Man kann nicht die Maurice Elfeke vorgeworfenen Taten vom Problem seiner Kinder trennen, die er trotz seiner wiederholten Anträge nicht wiedergesehen hat. Es gibt Fälle, in denen die deutsche Justiz Ballast abwirft, aber in diesem Fall blockiert sie auf unzulässige Art und Weise“,  denkt der französische Abgeordnete Pierre Cardo (Liberale Demokraten – DL). Dieses Mitglied der französisch-deutschen parlamentarischen Vermittlungs-Kommission bei Kindesentführungen  hat gleichzeitig „die sofortige bedingungslose Freilassung von Maurice Elfeke“ gefordert.

M.E. P

deutsche Übersetzung von ingo Alberti