France-Soir, 13.07.2001
 
Les papas divorcés en grève de la faim Geschiedene Papis im Hungerstreik
Ras le bol. Pères d'enfants retenus en Allemagne par leur ex-conjointe, ils manifestent demain contre le favoritisme des juges allemands.

Par Raphaël Porier
 

Jetzt reicht's ihnen. Sie sind Väter von in Deutschland durch ihre Ex-Frau zurückgehaltenen Kindern. Morgen demonstrieren sie gegen die Günstlingswirtschaft der deutschen Richter.

Von Raphaël Porier

"Papa, est-ce qu'on est des méchants, nous?" La question vient de Julian, 4 ans, placé 16 heures en garde à vue avec son père avant d'être renvoyé en Allemagne chez sa mère le 26 août 1999. Cette dernière avait porté plainte pour l'enlèvement de Julian sans même que le père ne soit au courant, afin qu'il ne conteste la décision qu'une fois l'enfant retourné en Allemagne et qu'il soit tard pour intervenir. Le père, Olivier Karrer, n'a pas revu Julian depuis. Il milite désormais à l'association SOS Enlèvement d'enfants, dont plusieurs membres ont entamé depuis mercredi une grève de la faim. Avec d'autres organisations venues du monde entier (Etats-Unis, Suède, Pays-Bas, Belgique, Afrique du Sud ...), ils défileront demain à Berlin pour protester contre les décisions de justice, qui favorisent systématiquement les conjoints de nationalité allemande dans les affaires de divorces binationaux. Afin d'inciter le gouvernement allemand à proposer au Parlement européen la création d'un "espace de droit familial unique en Europe" obligeant les juges allemands à respecter la double nationalité de ces enfants et leur droit à voir leur parent non-allemand (le père dans une grande majorité des cas). "Le droit de visite n'est jamais appliqué en Allemagne, car les mères n'ont pas l'obligation de le respecter, alors qu'en France elles se retrouveraient en prison après plusieurs refus", confie le gréviste de la faim. "Papi, sind wir denn Bösewichte?" Die Frage kommt vom Julian (4), der zusammen mit seinem Vater 16 Stunden lang in Haft sass, bevor er am 26. August 1999 nach Deutschland zu seiner Mutter zurückgeschickt wurde. Diese hatte Strafantrag wegen Entführung von Julian gestellt, ohne dass der Vater davon auch nur erfahren hätte. Damit er den Beschluss erst anfechten kann, wenn das Kind wieder zurück in Deutschland ist, und damit es spät ist um einzugreifen. Der Vater, Olivier Karrer, hat Julian seitdem nicht wiedergesehen. Er kämpft nun im Verein SOS Kindesentführung, von dem mehrere Mitglieder am Mittwoch einen Hungerstreik begonnen haben. Zusammen mit anderen Organisationen aus der ganzen Welt (Vereinigte Staaten, Schweden, Niederlande, Belgien, Südafrika ...) werden sie morgen in Berlin aufmarschieren, um gegen Gerichtsurteile zu protestieren, die in Angelegenheiten binationaler Scheidungen systematisch die Ehepartner mit deutscher Staatsbürgerschaft begünstigen. Um die deutsche Regierung anzuhalten, dem europäischen Parlament die Schaffung eines "einheitlichen familienrechtlichen Raums in Europa" vorzuschlagen, der die deutschen Richter zwingen würde, die doppelte Staatsbürgerschaft dieser Kinder zu respektieren, und auch ihr Recht auf Umgang mit ihrem nicht-deutschen Elternteil (der Vater in der grossen Mehrzahl der Fälle). "Das Besuchsrecht wird in Deutschland nie durchgesetzt, denn die Mütter sind nicht verpflichtet, sich daran zu halten, während sie in Frankreich nach mehreren Weigerungen im Gefängnis landen würden", erklärt der Hungerstreiker.
Pour avoir tenté d'approcher son fils...

Selon son association, cette situation concernerait près de 800 enfants chaque année. Les grévistes entendent également protester contre l'incarcération de leur secrétaire général, Maurice Elfeke, arrêté outre-Rhin pour avoir tenté d'approcher son fils. Ils seront environ 150 parents bafoués, venus du monde entier, à défiler demain sur la Breitscheid Platz. Pour le secrétaire général de la commission de médiation franco-allemande, créée par Elisabeth Guigou, alors Garde des Sceaux, devant la multitude de litiges entre les deux pays, "Nous faisons ce que nous pouvons pour eux, mais pas assez vite à leur goût. Ce sont des parents désespérés, qui n'ont pas vu leur enfant depuis plusieurs années." Il affirme cependant avoir obtenu une reprise des contacts entre parents dans 40% de la quarantaine des dossiers traités. Insuffisants pour ces grévistes de la faim, dont la progéniture à la double nationalité représente "l'avenir de l'Europe". Un exemple qui démontre la nécessité d'une uniformisation de la loi sur la famille: "Tant que nous n'obtiendrons pas cela, comment pouvons-nous nous déclarer européens?"

Weil er sich seinem Sohn nähern wollte ...

Gemäss seinem Verein betrifft diese Situation jedes Jahr fast 800 Kinder. Die Hungerstreikenden wollen auch gegen die Inhaftierung ihres Generalsekretärs Maurice Elfeke protestieren, der jenseits des Rheins festgenommen wurde, weil er sich seinem Sohn nähern wollte. Es werden ungefähr 150 verhöhnte Eltern aus aller Welt sein, die morgen auf dem Breitscheid-Platz aufmarschieren. Der Generalsekretär der deutsch-französischen Mediationskommission, die durch Elisabeth Guigou - damals Justizministerin - gegründet wurde, meint in Anbetracht der Vielzahl der Streitfälle zwischen den beiden Ländern: "Wir tun für sie was wir können, aber nach ihrem Geschmack nicht schnell genug. Es sind verzweifelte Eltern, die ihr Kind seit mehreren Jahren nicht gesehen haben." Er gibt jedoch an, in 40% der etwa vierzig behandelten Fälle eine Wiederaufnahme des Kontakts zwischen den Eltern erreicht zu haben. Zu wenig für diese Hungerstreikenden, deren Nachkommen mit doppelter Staatsbürgerschaft "die Zukunft Europas" darstellen. Ein Beispiel, das die Notwendigkeit einer Vereinheitlichung des Familienrechts zeigt: "Wie können wir uns Europäer nennen, solange wir dies nicht erreichen?"

Übersetzung: C. Gut